30.05.2021, Projet de tarification de la mobilité : « Big Brother » vous observe (et en profite pour vous taxer)…
En février le Conseil fédéral a mis en consultation un projet de loi visant à mettre en place des dispositifs de tarification de la mobilité. CI Motards a pris position et se déclare fermement opposée au projet.
De quoi parle-t-on ? La tarification de la mobilité est un fantasme chez de nombreux gouvernements, y compris en Suisse : il s’agit de taxer les déplacements en fonction d’un prix artificiel basé sur l’heure du déplacement, le type de véhicule, etc. Le prix peut être « par kilomètre », ou « par zone », avec un prix pour entrer et se déplacer dans une zone donnée. Londres, par exemple, facture entre 15 et 28 £ par jour (!) pour circuler au centre-ville.
Avec ce projet, le Conseil fédéral veut renchérir massivement les déplacements à certaines heures et en certains lieux, afin d’inciter les gens à se déplacer à d’autre moments (ou pas du tout…). On pense notamment aux heures de pointes du matin et du soir (comme si l’on pouvait choisir d’aller travailler ou pas à certaines heures…). Comment fonctionne le système ? On pense à la mise en place de péages urbains, voire même au traçage des véhicules par GPS. Ce dernier scénario n’est pas de la science fiction : c’est une possibilité très sérieusement envisagée par le Conseil fédéral dans un précédent rapport publié sur la question !
Pourquoi CI Motards Suisse s’y oppose ? Premièrement, le projet est profondément antisocial : ceux qui en feront les frais seront les travailleurs qui n’ont pas le choix de se déplacer et les moins fortunés d’entre nous. Ensuite, et surtout, le projet consacre une vision inacceptable et liberticide du rôle de l’Etat : avec un tel système, l’Etat peut savoir et décider quand, où et comment on se déplace.
Pour CI Motards Suisse, il y a d’autres moyens pour lutter contre les pics de circulation aux heures de pointe : investissements dans les transports publics, encouragement au télétravail quand c’est possible, et (rêvons un peu…) encouragement à l’utilisation des véhicules deux-roues à la place de la voiture.
Mais la tarification de la mobilité est à refuser fermement, ne serait-ce qu’au nom de la liberté individuelle et du respect de la sphère privée.
CI Motards Suisse espère que le Conseil fédéral abandonnera ce projet, les oppositions étant nombreuses. Mais dans le cas contraire, il faudra alors se battre sur le terrain politique, voire même en lançant un référendum. Espérons que l’on n’en arrive pas là.
La prise de position complète de CI Motards Suisse est à consulter ici >
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