Réalité : éviter les embouteillages en moto

IG Motorrad - Réalité : éviter les embouteillages en moto

Les embouteillages – que ce soit sur l’autoroute ou en ville – représentent un défi bien plus grand pour les motocyclistes que pour les conducteurs de voitures. Sans zones de déformation, pare-chocs et airbags, un motocycliste se trouve en danger de mort potentiel entre une série de voitures.

Filtrage sur l'autoroute
Se faufiler en moto entre les voitures dans les embouteillages (filtering) est interdit en Suisse. En revanche, ce n’est pas le cas en Hollande et en Autriche.


Selon les conditions météorologiques, si le conducteur n’a pas le vent nécessaire pour rouler, il peut très vite s’échauffer dans ses vêtements de protection, ce qui peut facilement entraîner une perte de concentration, voire un coup de chaleur.

En se basant sur ces considérations techniques de sécurité, la CI Motards Suisse a formulé deux exigences il y a des années déjà :


Avec ces deux exigences, le lobby des motards mord jusqu’à présent sur du granit auprès de l’administration et de la politique. En 2012 déjà, plus de 15 000 citoyens ont signé une pétition visant à autoriser le dépassement lent des colonnes de motards à l’arrêt sur l’autoroute. Depuis, rien n’a été fait.

Pourtant, c’est tout à fait possible. Aux Pays-Bas, depuis 1991, il n’est plus interdit de rouler lentement entre les embouteillages avec sa moto. Tant qu’il n’y a pas de véhicules de secours, les motos peuvent même utiliser la voie de secours obligatoire. Un code de conduite définit qui doit se comporter comment. Il s’agit avant tout d’un respect mutuel. Ce modèle est un succès depuis 33 ans.

Les cantons compétents sont tout aussi peu actifs en ce qui concerne le partage des voies de bus avec les motos. A une demande de l’IG Motorrad Schweiz en juin, le canton de Lucerne a par exemple répondu que ses voies de bus ne pouvaient être utilisées que par les bus. Des exceptions sont possibles « tout au plus pour les taxis et les vélos, là où c’est faisable en termes de circulation ». Aucune autre exception n’est prévue. Une explication similaire a été donnée par le canton de Schwyz. C’est pourquoi il n’est pas possible d’entrer en matière sur la demande de la CI Motards Suisse.

On pense différemment en Argovie, où les voies de bus partagées sont une réalité depuis plus de dix ans dans tout le canton. Contrairement à Lucerne et Schwyz, les Argoviens ont donc fait une véritable expérience du partage de la voie de bus. Enseignements : la mesure réduit les embouteillages, augmente la sécurité routière et « il n’y a pas de problème de sécurité avec les motos sur la voie de bus », se laisse citer le service des travaux publics compétent (MOTO.CH édition 09/24).


Et l’Argovie n’est pas seule dans ce cas. Des expériences positives similaires ont été faites au niveau international, par exemple à Vienne et à Londres. La Grande-Bretagne étudie même la possibilité d’ouvrir les voies de bus aux motos dans tout le pays.

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