Le problème des places de parking

IG Motorrad - Le problème des places de parking

Les motos et les scooters sont des moyens de transport extrêmement peu encombrants. Ils constituent une alternative judicieuse à la voiture, surtout dans les centres-villes encombrés. Lucerne et Genève l’ont maintenant compris, mais elles mettent en place de mauvaises incitations.

De son appartement au bureau de la Kapellplatz à Lucerne, Andreas Felder se déplace le plus souvent en vélo électrique ou avec sa Vespa. Une belle vieille Primavera de 125 cm3, dit-il. L’avocat peut encore garer ses deux véhicules gratuitement sur les places de parking prévues à cet effet. Mais cela pourrait bientôt changer, craint-il. Et Felder est bien informé – après tout, il est conseiller municipal et siège pour Le Centre au parlement de la ville de Lucerne.

Début 2021, le gouvernement fédéral a créé les bases légales pour que les communes puissent faire payer les motards pour le stationnement. Auparavant, cela n’était pas possible dans toute la Suisse. Lucerne a été la première ville à utiliser cette possibilité. Jusqu’à présent, seulement dans le cadre d’un projet pilote au Löwengraben. Mais celui-ci s’est terminé fin 2023, et le service des travaux publics de la ville de Lucerne évalue maintenant le projet pilote. « Ensuite, nous déciderons de la suite », dit Markus Birrer, chef de projet mobilité, « nous gardons encore toutes les options ouvertes ».

Fosse aux lions Parking Lucerne
Même en été, les places de parking payantes pour motos au Löwengraben de Lucerne ne devraient pas être mieux occupées.

Pour Andreas Felder, cela pourrait signifier qu’il devra payer 60 centimes de l’heure pour garer sa Vespa, non seulement au Löwengraben, mais bientôt dans toute la région de Lucerne. « Je ne paierai alors rien pour mon vélo électrique, mais je paierai pour ma Vespa », dit-il en secouant la tête. L’homme politique du centre estime que l’idée qui se cache derrière est motivée par l’idéologie. En effet, dans son postulat « Pas de discrimination envers les motos », qu’il avait déposé à l’époque en réaction au projet pilote prévu de faire payer le stationnement aux motos, il demandait en toute logique que les motos électriques soient également exemptées de la taxe. La réponse du conseil municipal a été remarquable : une exception pour les motos électriques n’est pas possible, car les organes de contrôle sur place ne peuvent pas distinguer une moto électrique d’une moto à combustion. « Je leur ai donné le conseil de regarder si l’engin avait un pot d’échappement », plaisante-t-il.

Mais à part les frais, les intentions de la ville seraient bonnes. En septembre 2019, le service des travaux publics a analysé la situation du stationnement dans le centre-ville. A l’époque, elle a compté 775 motos garées dans l’espace public. En face de cela, il n’y avait que 493 places de parking pour motos. La ville a estimé qu’il fallait agir. Selon Markus Birrer, il y a maintenant environ 1400 places de stationnement sur le domaine public. Pour créer les surfaces de stationnement supplémentaires, 35 places de stationnement pour voitures ont été transformées. Cinq places de stationnement pour motos ont été créées par place de stationnement pour voitures. Celles-ci sont en principe gratuites, à l’exception du Löwengraben, souligne Markus Birrer. Pour l’instant en tout cas.

Selon le grand conseil municipal, ces mesures visent à limiter le stationnement sauvage et à transférer le stationnement de longue durée sur des terrains privés. « Pour empêcher le stationnement sauvage, il n’y a pas besoin de taxes, mais seulement de possibilités de stationnement légales », argumente Torben Stephan, responsable régional pour la Suisse centrale de la CI Motards Suisse. Selon la « Luzerner Zeitung », les places de stationnement payantes du Löwengraben sont généralement vides – ou autrement dit : « espace de stationnement inutilisé ». La CI Motards Suisse continuera à suivre le projet pilote de Lucerne d’un œil critique. Car en fin de compte, l’issue a un effet de rayonnement sur toute la Suisse.

Les motards font partie de la solution

A Genève, l’introduction de taxes de stationnement a pu être évitée de justesse grâce à l’intervention de la CI Motards Suisse. En revanche, le canton a créé plusieurs milliers de nouvelles places de stationnement pour les motos afin de résoudre le problème des places de stationnement. « De réels efforts ont été faits ces dernières années », reconnaît Bernard Niquille, président de la CI Motards Suisse et responsable régional pour la Suisse romande. Les motards peuvent désormais garer leur véhicule légalement à environ 21 000 endroits. En revanche, depuis 2021, le canton ne tolère plus le stationnement des deux-roues motorisés sur les trottoirs. Selon la « Fondation des Parkings », le nombre de contraventions a quadruplé par rapport à 2019.

Garer un scooter à Genève
Garer un scooter à Genève
Parcmètre
Actuellement, les conducteurs de scooters et de motos doivent aussi payer au Löwengraben à Lucerne.

Bernard Niquille estime que cette démarche est nettement prématurée. A Genève, il y a maintenant plus de 60 000 motos et scooters immatriculés. C’est plus que dans la mégapole Paris. Le problème de base est donc loin d’être résolu.

« Nous aimerions que le problème ne soit pas réglé sur le dos des motocyclistes », déclare Bernard Niquille. Après tout, les conducteurs de deux-roues motorisés font partie de la solution et non du problème. « Il est temps que les villes suisses reconnaissent la moto comme un moyen de transport peu encombrant, écologique et efficace et qu’elles l’encouragent activement », conclut le président de la CIM.

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